Toujours investie dans le milieu associatif, en lien avec l'éducation que je voulais pour mes trois enfants, pour en faire des Honnêtes Hommes/Femmes, responsables et autonomes : associations liées à la Petite Enfance, de parents d'élèves, de l'Éducation Populaire avec les Éclaireurs Éclaireuses de France, mouvement de scoutisme laïque, la culture avec un orchestre symphonique de jeunes. Orchestre qui m'a fait vivre des moments inoubliables, malgré la surdité !
Le tout uniquement avec la lecture labiale et la suppléance mentale. Ces investissements étaient essentiels, vitaux pour mon équilibre psychologique, mais si épuisants. Une immense fatigue était ma compagne quotidienne.
Je ne remercierai jamais assez Franck Lefèvre et Benoit Godey, qui m'ont, enfin, orientée vers l'implant cochléaire. Ils ont su insister, encore et encore, alors que j'avais toujours en tête la brûlure des mots écrits plus hauts. Je les ai alors, enfin, énoncés à nouveau.La réponse : "Mais non, ce n'est pas le nerf qui est atteint, ce sont les cellules ciliées etc...". J'avais consulté d'autres ORL entretemps, aucun n'avait pu, su ... m'ouvrir cette porte. J'avais définitivement exclu l'implant cochléaire (que je connaissais !) du champ des possibles...
J'ai reçu le premier implant cochléaire en 2005: une seconde naissance ! Le second, sur l'autre oreille, a suivi en 2017.
Je ne pouvais que m'engager dans Cochlée Bretagne, faire "entendre la surdité", invisible. Je n'ai pu que constater que l'errance médicale que j'avais vécue était commune à la très grande majorité des personnes devenues sourdes. Quant à la prise en charge des enfants sourds, notamment sourds profonds, leur scolarisation : cela aura été ma première préoccupation en tant que présidente de l'association.